Figurines de bateaux
Préparez-vous à naviguer sur les mers tumultueuses avec 12 figurines de bateaux originales, conçues spécialement pour le jeu de stratégie navale, Boucaniers. Les joueurs trouveront dans ces figurines des pièces de collection fascinantes, et des outils puissants pour leurs batailles virtuelles. Découvrez dans cet article les premiers modèles 3D du Rougeaud, de la Caravelle du Gallion, du Lougre et de la Jonque.
Le Rougeaud, de la Compagnie des Indes.
Ces figurines sont fabriquées dans une première version au FabLab du Carrefour Numérique² de la Cité des Sciences et Industries en impression 3D PLA, et les modèles seront partagés au format Creative Commons lors de la campagne de financement participatif.
La Caravelle
À la fin du moyen-âge, on transforme la désuète caraque, bateau lourd et peu maniable, en l’innovante caravelle. Sa coque est haute, résistante, son tirant d’eau est faible, sa voilure est rustique, durable. Sa force repose dans sa fiabilité et dans son équilibre. Ses mâts s’érigent généralement au nombre de trois : deux mâts avants aux voiles carrées et le mât d’artimon gréé en voile latine. Elle est bâtie pour les longs voyages au bout du monde.
En prenant la mer vers l’Amérique dans des caravelles en 1492, Christophe Colomb fit entrer ce navire dans l’Histoire. Sa Santa Maria restera le plus connu des voiliers. La caravelle fit aussi passer le monde dans une nouvelle ère, celle des grandes explorations. Lors de son voyage vers l’Inde en 1497-1498, Vasco de Gama s’embarqua dans une caravelle appelée São Gabriel. Ce voyage ouvrit une nouvelle route maritime vers l’Asie, contournant l’Afrique. La caravelle fut le navire emblématique de l’âge d’or de l’exploration aux XVe et XVIe siècles.
Les caravelles furent les pionnières des routes commerciales mondiales. Ils transportaient de précieuses marchandises. On trouvait dans leurs cales des épices, des métaux chers et des produits d’artisanat exotiques entre l’Europe, l’Afrique, l’Asie et les Amériques.
Ce bâtiment classique, impérissable, offre l’avantage aux capitaines infatigables, ceux qui aiment les périples interminables et paisibles. Les boucaniers des caraïbes n’ont probablement utilisé que les dernières caravelles encore en état de flotter.
Le Chébec
Ce vaisseau est taillé pour l’abordage. Il comporte trois mâts aux voiles latines et une fine coque. Son faible échantillonnage permet d’accueillir un équipage nombreux tout en gardant une vitesse convenable. Il laisse la place aux marins pour utiliser toutes leurs compétences. Son faible tirant d’eau lui permet de naviguer dans les hauts-fonds et de remonter les estuaires.
Sa capacité à manœuvrer rapidement et à naviguer près des côtes en faisait un adversaire redoutable. Lors des accalmies, on le munissait des rames, qu’on utilisait debout. Il est l’incarnation des raids pirates des Maures en Méditerranée. Les barbaresques l’utilisaient pour piller les côtes européennes et prendre les bateaux marchands. Les Espagnols, les italiens et les français se mirent à en employer dans leurs flottes. On les utilisa pour la patrouille côtière, la reconnaissance et parfois le transport de troupes. Le Requin fut le premier chébec français mis à l’eau au XVIIIe siècle. Il servit contre les barbaresques sur les côtes de Malte pendant une vingtaine d’années avant d’être condamné. Seuls les capitaines ayant en tête un équipage à embarquer opteront pour le chébec, car ce sont ses matelots qui font sa force.
La Corvette
C’est par sa taille modeste et sa versatilité que la corvette se démarque. Elle est destinée à la guerre tactique. Ce léger trois mâts présente une coque élégante et effilée, de multiples canons et se doit d’être composé de marins bien trempés. C’est un navire aussi bon en abordage qu’en combat aux canons, intimidant les plus gros comme les plus rapides.
On lui donnait souvent des missions d’escortes ou de transmissions de courriers. La corvette “Le Dragon” servit la France pendant la guerre d’indépendance américaine contre les Anglais. Le capitaine, le chevalier Joseph de L’Espine, saborda lui-même son bateau pour ne pas le laisser à l’ennemi. Son épave gît encore aujourd’hui au large de Saint-Domingue.
De nombreux pirates ont favorisé la corvette pour sa polyvalence qui permettait de capturer des navires marchands plus lents. Elle était idéale pour le combat tactique visant à s’emparer de trésors et de butins précieux. La corvette nécessite de l’intelligence et de la prévoyance. Il suffit de l’équiper de manière ingénieuse pour la transformer en puissant vaisseau de guerre.
Le Cotre
Voilà un frêle navire audacieux, fait pour l’abordage surprise. Du haut de son unique mât se suspendent plusieurs focs, une voile aurique à l’arrière avec un flèche, parfois un hunier surplombant le tout. Cette voilure infaillible pour remonter le vent fait de lui le navire plus agile de toutes les mers. L’espace y est réduit, mais les hommes s’entassent les uns sur les autres, à l’affût du moment opportun pour sauter à la gorge de l’ennemi. Une image que les bateaux massifs devraient redouter. Le talon d’Achille qu’est sa coque fébrile ne rebute jamais les têtes brûlées.
Le cotre fut très apprécié de l’illustre corsaire Robert Surcouf. Lui, préférait les petits bateaux qui permettaient de prendre en embuscade de grosses frégates ou flûtes. Le Renard coula des bateaux bien plus grands que lui et ne fut jamais fait prisonnier. Une réplique de ce bateau flotte de nos jours dans les eaux bretonnes, arborant ses couleurs jaune et noire, humbles souvenirs de la témérité de ses flibustiers. Le choix d’une telle embarcation revient aux capitaines ayant le goût du risque, salivant à l’approche du combat.
La Frégate
La frégate, symbole de majesté et de puissance en haute mer, recueille les lauriers des voiliers de guerre. C’est un trois-mâts lourdement chargé. Des voiles carrées impressionnantes poussent cette montagne de canons. Avec un si gros argument, sa présence en armada se juge indispensable.
À la fin du XVIIe siècle, il apparaissait que le vaisseau de ligne ne suffisait plus à toutes les tâches de la mer. Il fallait concevoir une unité plus aisément manœuvrable. Ce fut la France qui donna le ton. Colbert chargea les architectes de définir son profil : la frégate était née. Légère à ses débuts, son artillerie et ses dimensions ne cesseront de croître au cours du siècle. Barbe Noire, le flibustier qu’on ne présente plus, captura une frégate française qu’il renomma “Queen Anne’s Revenge”. Devenue amirale de sa petite flotte, elle terrorisa les mers des Caraïbes.
Certaines expéditions d’exploration employèrent cette classe de bateau à la découverte de nouvelles routes maritimes. Le navigateur français Jean-François de La Pérouse entreprit un voyage autour du monde en 1785 à bord de l’Astrolabe. Malheureusement, la frégate disparut en mer de façon mystérieuse, laissant pour autant un héritage durable en matière de découvertes géographiques. Ce monstrueux arsenal n’est jamais choisi par défaut, il dénote une volonté agressive de va-t-en-guerre.
Les frégates étaient largement utilisées dans le commerce international, transportant des marchandises entre les colonies et les métropoles européennes. Leur vitesse et leur capacité de charge en faisaient d’excellents navires de commerce. En 1779, la frégate américaine “Bonhomme Richard,” commandée par John Paul Jones, a livré une bataille épique contre la frégate britannique “Serapis” escortant un important convoi marchand. La Bataille de Flamborough Head est devenue légendaire dans l’histoire navale.
Le Galion
Géant des mers, le galion est un bâtiment lourd fait pour les armateurs opulents. Un beau château tangue fièrement sur l’eau. Trois mâts classiques propulsent sa force tranquille. Sa structure massive lui confère une stabilité sans pareille. On le décore richement pour symboliser la grandeur de la nation ou de la compagnie qui le possède.
C’est une icône incontournable de l’âge d’or de la piraterie aux XVIe et XVIIe siècles. Les galions servirent notamment à transporter de l’or, de l’argent, des épices entre l’Europe et les colonies espagnoles en Amérique, des voyages risqués attisant les attaques des pirates, mais aussi des corsaires.
Un galion notable fut le San José qui prit feu lors d’une bataille de la guerre de succession d’Espagne en 1708. Le feu atteignit sa poudrière qui fit exploser le bateau. Il emporta avec lui dans les abysses les 600 hommes, les 200 tonnes d’or, d’argent et d’émeraude qu’il transportait. Son épave fut découverte en 2015 au large de Carthagène des Indes, suscitant des spéculations sur le trésor potentiel qu’elle pourrait contenir.
En 2015, son épave a été découverte, suscitant des spéculations sur le trésor potentiel qu’elle pourrait contenir. Le célèbre Galion espagnol “Nuestra Señora de Atocha” a sombré en 1622 au large de la Floride au cours d’une tempête. Des décennies plus tard, des chasseurs de trésors ont récupéré un trésor incroyable, y compris des pièces d’or et d’argent, des bijoux et des artefacts précieux.
Le potentiel du galion dépend de celui qui le possède et de sa richesse, car il suffit de l’équiper avec le bon marin ou le bon arsenal pour en faire ce que le capitaine voudra.
La Goélette
L’allure gracieuse de ses voiles élancées agite la soif d’aventure.
Le plus maniable des navires se suffit à lui-même. Son grand mât plus grand que son mât de misaine et sa coque effilée qui fend les vagues ne nécessitent qu’un équipage réduit. Les grandes voiles auriques permettent de s’adapter à l’allure que le vent impose. Cet espadon rivalise aisément aux canons avec tous, il pique suffisamment fort et s’extirpe sans peine des conflits embarrassants.
Inventée au XVIe siècle par des Hollandais, la goélette est un modèle de voilier encore en vigueur aujourd’hui. Il fut utilisée tant pour la piraterie que pour la pêche. Le Bluenose est une célèbre goélette canadienne qui est devenu un symbole national. Elle devint une légende de la voile en remportant de nombreuses courses de navires de pêche dans les années 1920 et 1930.
La goélette permet d’atteindre rapidement ses objectifs marchands ou d’exploration. Elle est si facile à manœuvrer et autonome qu’on en oublierait sa faiblesse au combat au corps-à-corps et sa fragilité.
La Jonque
Fusion harmonieuse de tradition, d’art et de technologie, la jonque est le voilier intemporel de l’Asie de l’Est, plus résistant que les autres.
Les lourdes lattes qui tapissent les voiles de la jonque divisent la force exercée par le vent sur la mâture. La toile des voiles est tressée en nattes avec des feuilles de la plante du coix lacryma. En outre, la coque de la jonque est partagée en plusieurs cloisons étanches. Ainsi, si un caisson est endommagé, l’eau ne pénètre pas dans les autres caissons. Ce sont deux atouts de solidité considérables en combat naval.
Ching Shih naît en Chine en 1775 et, passée une vie mouvementé dans un bordel, elle se maria avec le pirate qui la captura. Il l’initia à la piraterie. Après qu’elle devînt veuve, elle commandait un total de 300 jonques rassemblant des dizaines de milliers d’hommes.
Au XVe siècle, l’amiral chinois Zheng He a entrepris de vastes expéditions dans la mer de Chine méridionale et l’océan Indien à bord de jonques géantes. Ces voyages étaient destinés à établir des relations diplomatiques et commerciales avec d’autres pays. Zheng He est un eunuque chinois musulman et un explorateur maritime célèbre, que ses voyages amenèrent jusqu’au Moyen-Orient et en Afrique de l’Est. Il est l’un des rares à se voir attribuer le titre bouddhique de Sanbao taijian, « Grand Eunuque aux trois joyaux ». L’un des navires les plus célèbres de Zheng He était le “Cheng Ho”, une immense jonque qui aurait atteint près de 140 mètres de longueur. Il a parcouru des milliers de kilomètres à travers l’océan, faisant de lui l’un des navires les plus avancés de son temps.
La jonque “Keying” est devenue célèbre au XIXe siècle pour ses voyages diplomatiques en Europe et en Amérique. Elle était équipée de canons factices pour impressionner les observateurs occidentaux. Son voyage a été un événement sensationnel de l’époque.
La jonque vogue lentement mais sûrement. Elle domine la mer par sa résistance, les eaux qu’elle traverse lui appartiennent. C’est un bateau pour ceux qui aiment à la fois l’endurance et la patiente.
Le Ketch
On appelle Ketch un voilier à deux mâts aux voiles auriques. Moins haut que le grand mât avant, son mât d’artimon est planté en avant de la mèche du gouvernail. C’est un transport de personnes efficace, permettant des stratégies bien particulières.
Les premiers ketchs furent construits au XVIIe siècle, d’abord comme petits navires de travail, dont l’objectif était d’être manœuvrable en toute condition de mer. Utilisés également pour la pêche puis la guerre, les ketchs sont devenus populaires parmi les plaisanciers. Apparurent ensuite les « galiotes à bombe », des navires de soutiens portant des mortiers lourds tirant vers l’arrière. Leur angle de tir particulier, en raison du petit mât de misaine, apportait un avantage circonstanciel en bataille. Le Nordlys, construit en Grande-Bretagne en 1873, est un ketch cargo naviguant encore aujourd’hui.
Voilà un bateau qui peut transporter facilement ses matelots de port en port. Plutôt pacifique, sa rapidité ainsi que son équipage offrent de multiples tactiques possibles, de l’esquive au rentre-dedans.
Au XVIIIe siècle, les ketchs sont devenus populaires parmi les plaisanciers aisés en Europe. Leur élégance et leur maniabilité en ont fait un choix prisé pour la navigation de plaisance. Le ketch “Dorade,” construit en 1929, a remporté la Transpac Race en 1936, ce qui a contribué à établir la réputation des ketchs dans la voile de compétition.
Les ketchs ont été utilisés pour des expéditions d’exploration au XVIIIe et XIXe siècles. Le ketch “Tern IV” est devenu célèbre pour sa circumnavigation en 1957, pilotée par le marin américain David Dicks. Cette expédition a établi de nombreux records, dont le plus long voyage sans escale en solitaire.
Le Lougre
Vaisseau de guerre ou de transport, le lougre demeure avant tout un bateau solitaire.
Depuis plusieurs siècles, les mers normandes et bretonnes ont vu naviguer ce petit bâtiment aux voiles gréées au tiers. Il n’a pas besoin de beaucoup d’équipages pour gérer ses mâts particuliers sont penchés vers l’arrière. Sa coque renforcée sur le devant lui permet de s’échouer en charge. Pouvant décharger rapidement ses marchandises, la contrebande fut par conséquent sa principale utilisation. Quand il était, bien souvent, armé pour la guerre, bordé à clins, il faisait souvent fonction d’éclaireur.
Le Grand Léjon est un bateau reconstruit à l’identique à partir d’un lougre de travail, la Jeanne d’Arc construite en 1896 et qui navigua en baie de Saint-Brieuc dans les Côtes-d’Armor. Le Ripple est un lougre construit en 1896 au chantier naval H. Trevorrow à St Ives en Cornouailles. C’est l’un des plus anciens lougres de Cornouailles. Il a été utilisé pour la pêche jusqu’en 1933 au port de Newlyn.
Sa vigueur et sa puissance de feu font du lougre un bon instrument pour harceler les navires de salves de canons ou alors un véhicule de transport de marchandise.